Mise à jour du 13/06/2023 : L’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a classé la molécule du HHC dans la liste des stupéfiants le mardi 13 juin 2023. Le HHC est donc, depuis ce jour illégal et interdit à la vente en France. Dans un communiqué datant du 13/06, l’ANSM a plus précisément déclaré :
« Nous avons décidé d’inscrire l’hexahydrocannabinol (HHC) et deux de ses dérivés, le HHC-acétate (HHCO) et l’hexahydroxycannabiphorol (HHCP) sur la liste des produits stupéfiants. Ainsi, leur production, leur vente et leur usage notamment, sont interdits en France à partir du 13 juin 2023. Cette décision fait suite aux travaux réalisés à notre demande par les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A). Ces travaux ont rapporté que le HHC présente un risque d’abus et de dépendance équivalent à celui du cannabis. De plus, la structure chimique de ces produits est proche de celle du delta-9 tétrahydrocannabinol (delta-9 THC), classé comme stupéfiant. Nous poursuivons la surveillance renforcée du HHC et globalement de l’ensemble des cannabinoïdes de synthèse. »
Actuellement en vente libre, des produits à base d’hexahydrocannabinol (HHC) sont dans le viseur de François Braun, ministre de la Santé français. La molécule, vendue comme un « joint légal » par de nombreuses boutiques dédiées au CBD, mais pas uniquement, est un cannabinoïde semi-synthétique.
Fleurs de CBD enrichies en HHC, huiles de HHC, mais aussi puffs à l’hexahydrocannabinol et e-liquides pour cigarettes électroniques au HHC… Le développement de produits autour de ce cannabinoïde est en plein essor alors même que les professionnels de santé donnent l’alerte.
Qu’est-ce que la molécule HHC, ce « cannabis légal » a pour effets ? Pourquoi connaît-elle un franc succès ? Pourquoi est-elle d’ores-et-déjà menacée d’interdiction ? Coup d’œil dans ce dossier.
Qu’est-ce que la molécule HHC ?
Nouvellement débarquée dans l’univers du CBD, la molécule HHC, dérivée du chanvre, est pourtant loin d’être une nouveauté ! Sa découverte remonte aux années 1940, et est attribuée à Roger Adams, un chimiste organique américain dont les recherches les plus importantes ont concerné le cannabis et plus précisément la documentation de ses principales molécules actives : les cannabinoïdes.
On lui doit notamment l’échelle d’Adams, qui permet de mesurer la puissance des cannabinoïdes, ainsi que le catalyseur d’Adams (ou dioxyde de platine), une substance qui accélère une réaction chimique et qui permet de la diriger dans le sens que l’on veut lui donner, dans ce cas précis une hydrogénation ou une hydrogénolyse. En 1947, soit cinq ans après avoir obtenu un brevet pour sa technique d’isolation du cannabidiol (CBD), ce scientifique parvint à synthétiser l’hexahydrocannabinol (HHC) à partir du THC naturellement présent dans le cannabis, grâce au processus d’hydrogénation.
La molécule HHC n’est que présente en infimes quantités dans les graines et le pollen de cannabis (sur les plants mâles) à l’état naturel. Une rareté impliquant un coût très élevé du produit en cas d’une simple extraction à partir de la plante. Sa synthèse en laboratoire, rendue possible dès 1947, lui ouvrit la voie d’une commercialisation viable.
Pour autant, le HHC tomba en désuétude, jusqu’à susciter un regain d’intérêt dans la cannasphère et plus particulièrement auprès de certains vendeurs spécialisés dans le CBD, en raison d’un vide juridique en France entourant ce cannabinoïde semi-synthétique, et d’effets à la frontière entre ceux du CBD et ceux du THC. L’EMCDDA (observatoire européen des drogues et toxicomanies) relève sa présence en Europe dès mai 2022.
Comment est fabriqué le HHC ?
Le HHC est un cannabinoïde semi-synthétique : certains de ses éléments sont issus d’une fabrication en laboratoire. À l’origine, il était produit à partir d’une molécule de THC (delta-9 tétrahydrocannabinol), naturellement présente dans le cannabis, afin de la renforcer. Cette molécule se dégradant rapidement sous l’effet de la chaleur, des rayons UV et de l’oxydation, l’idée de transformer sa structure moléculaire émergea pour obtenir un cannabinoïde très proche du THC mais à bien meilleure stabilité et longévité.
Pour ce faire, le delta-9 THC extrait de la plante était soumis à une hydrogénation dans un contenant pressurisé, une réaction chimique obtenue à l’aide d’hydrogène et d’un catalyseur métallique. Cette hydrogénation vise à briser les doubles liaisons carbone du THC pour y introduire deux atomes d’hydrogène. La même réaction chimique qui transforme l’huile en margarine. Le HHC est pour cette raison une version hydrogénée du THC.
De nos jours, l’hydrogénation n’est généralement plus effectuée sur une molécule de THC mais sur une molécule de CBD (cannabidiol), extraite au préalable du chanvre, puis distillée et isolée. Un changement survenu pour contourner les lois qui régissent le THC, classé comme molécule stupéfiante dans de nombreux pays et par conséquent interdit. Car si CBD et THC sont très différents du point de vue des effets, leur structure chimique ne diffère que peu et permet la conversion du CBD en delta-8 THC puis la synthèse de HHC. Le HHC est donc désormais une version hydrogénée d’un CBD modifié, qui se présente sous la forme d’une poudre.
La poudre de HHC ainsi obtenue est ensuite dissoute dans un liquide pour la consommation. On la retrouve soit pulvérisée sur des fleurs de CBD commercialisées sous l’appellation fleurs HHC, soit ajoutée à des huiles CBD pour en faire des huiles HHC ou encore à des e-liquides pour cigarettes électroniques et autres réservoirs de puffs CBD pour obtenir du HHC vaporisable.
Quelle est la différence entre le CBD et le HHC ?
Bien que proche chimiquement du CBD, le HHC s’en distingue par sa faible sécurité d’utilisation pour les consommateurs.
En raison de son procédé de fabrication par hydrogénation, le HHC n’est pas une substance exempte de métaux (catalyseurs), de réactifs acides et de solvants. Des contaminants que les revendeurs de HHC se gardent bien de mettre en avant, et qui ne sont malheureusement pas toujours retirés de manière satisfaisante du produit final commercialisé, alors même qu’ils ne sont bien souvent pas adaptés à la consommation. Mieux vaut donc se montrer très prudent avec les produits contenant du HHC.
A l’inverse, le CBD est une substance présente à l’état naturel en grande quantité dans certaines variétés de chanvre, dont les fleurs peuvent être consommées par infusion ou vaporisation sans transformation préalable, et sans danger, en respectant les recommandations d’utilisation. Concernant les produits transformés contenant du CBD, la fiabilité est la même. L’extraction du CBD ne nécessite en effet aucun produit chimique potentiellement contaminant. Seul un solvant, l’éthanol, est quelquefois utilisé, mais totalement évaporé dans une étape de purification.
Le HHC est-il un psychoactif ?
Autre différence avec le cannabidiol, et non des moindres : le HHC est une substance qui présente des effets psychoactifs proches de ceux procurés par le THC, la molécule habituellement recherchée par les consommateurs de cannabis pour un usage récréatif. Un fait peu étonnant compte-tenu de sa structure moléculaire très proche de celle du tétrahydrocannabinol.
L’Observatoire européen des drogues et toxicomanies rappelle dans un rapport daté du 17 avril qu’il a été prouvé, principalement grâce à des études effectuées sur des animaux in vivo, que « Le HHC a un mécanisme d’action pharmacologique similaire au delta-9 THC ». Pour autant, son mécanisme d’action psychopharmacologique sur les humains n’a encore été documenté par aucune étude. Aussi, rien ne peut être affirmé pour l’heure concernant la façon précise dont le HHC agit sur l’organisme humain, et sur les récepteurs endocannabinoïdes du corps auxquels il se lie, faute d’études sur le sujet.
Le HHC est en tout cas surveillé en tant que nouvelle substance psychoactive (NPS) par le système d’alerte précoce de l’UE (EWS) depuis octobre 2022.
Quels sont les effets du HHC ?
Aucune étude scientifique de grande envergure n’a encore permis de déterminer les effets du HHC sur la santé à court terme comme à long terme.
Concernant les effets procurés immédiatement par une prise de HHC, les seules données existantes résultent pour le moment de témoignages de consommateurs. Ces derniers évoquent des effets (y compris secondaires) qui sont fréquemment rencontrés lors de la consommation de cannabis riche en delta-9 THC, en un peu plus doux. Euphorie mentale, muscles qui se détendent, effet anti-douleur, faim exacerbée, mais aussi altération de la perception du temps, yeux rouges, bouche sèche, et somnolence, parfois accompagnés d’une montée d’anxiété.
Du côté des professionnels du secteur du CBD, la présentation des effets du HHC varie. Certains mettent en avant un aspect bien-être et détente pour les produits contenant du HHC qui permet peu de les différencier des produits au CBD alors que la différence d’effets est visiblement frappante. D’autres annoncent des effets psychotropes similaires à ceux du THC et expliquent que le HHC se destine davantage aux consommateurs en sevrage de cannabis non convaincus par le CBD, en recherche d’effets plus proches de ceux du THC.
Les témoignages appuient en tout cas pour le moment les observations faites lors des investigations pré-cliniques de la molécule de HHC. Rien d’étonnant, une fois de plus, compte-tenu des propriétés physico-chimiques similaires entre THC et HHC.
Le HHC est-il plus fort que le CBD ?
Si cette formulation est parfois utilisée par les fabricants et revendeurs de HHC, il n’en est rien compte-tenu des différences majeures entre les deux molécules.
Car si le CBD est non-addictif et se destine au bien-être et à un soutien de l’ensemble des fonctions du corps pour une meilleure forme au quotidien, le HHC ne peut se vanter de telles vertus. Si certains consommateurs évoquent un aspect détente procuré par le HHC, il ne s’agit pas d’une relaxation mais plutôt de sensations planantes telles que celles procurées par le cannabis riche en THC.
Le HHC n’a d’ailleurs pas encore prouvé qu’il n’entraîne pas d’addiction, ni révélé son absence d’effets délétères sur l’organisme en cas de consommation, contrairement au CBD. Autrement dit, s’il est plus fort dans un domaine pour le moment, c’est dans celui des cachotteries.
Le HHC a-t-il de mauvais effets secondaires ?
Non encadrée en France, la molécule HHC peut être présente en concentration très variée dans les produits disponibles à la vente, et occasionner de ce fait des effets plus ou moins forts, voire un surdosage potentiellement très dangereux, en fonction du HHC consommé. Par conséquent, l’utilisation de cette molécule n’est absolument pas sécurisée.
Anne Batisse, en charge de la veille sanitaire au centre d’addictovigilance de Paris, a évoqué pour francetvinfo.fr les remontées du terrain disponibles à ce jour, à savoir « des complications psychiatriques de l’ordre du ‘bad trip’. C’est en gros des crises d’angoisse. », en ajoutant que la vigilance est de mise.
La principale crainte est celle d’effets secondaires similaires à ceux des autres cannabinoïdes de synthèse, tels que décrits par la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) dans son rapport 2022.
Des complications psychiatriques aiguës, principalement, tels que des rêves non plaisants, manifestations psychédéliques, symptômes dissociatifs, hallucinations, paranoïa, anxiété, agitation, troublés mnésiques, et confusion. D’un point de vue clinique, les effets secondaires de ces substances sont aussi parfois sévères. Tachycardie, hypertension artérielle, douleur thoracique, changements électrocardiographiques, et même des décès rapportés lors de l’association d’un cannabinoïde de synthèse à d’autres substances.
Sur le plus long terme, sont redoutés par les professionnels de santé une addiction et un syndrome de sevrage, ainsi qu’une augmentation de la survenue d’une décompensation délirante, d’un trouble schizophrénique, d’un trouble dépressif, d’hallucinations, de poussées suicidaires et d’altérations cognitives.
Le HHC est-il légal en France ?
Mise à jour du 13/06/2023 : L’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a classé la molécule du HHC dans la liste des stupéfiants le mardi 13 juin 2023. Le HHC est donc, depuis ce jour illégal et interdit à la vente en France. Dans un communiqué datant du 13/06, l’ANSM a plus précisément déclaré :
« Nous avons décidé d’inscrire l’hexahydrocannabinol (HHC) et deux de ses dérivés, le HHC-acétate (HHCO) et l’hexahydroxycannabiphorol (HHCP) sur la liste des produits stupéfiants. Ainsi, leur production, leur vente et leur usage notamment, sont interdits en France à partir du 13 juin 2023. Cette décision fait suite aux travaux réalisés à notre demande par les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A). Ces travaux ont rapporté que le HHC présente un risque d’abus et de dépendance équivalent à celui du cannabis. De plus, la structure chimique de ces produits est proche de celle du delta-9 tétrahydrocannabinol (delta-9 THC), classé comme stupéfiant. Nous poursuivons la surveillance renforcée du HHC et globalement de l’ensemble des cannabinoïdes de synthèse. »
La vente et la consommation d’hexahydrocannabinol sont légales en France, mais pour encore peu de temps. Chaque année, en moyenne, 400 molécules de synthèse potentiellement psychotropes sont en effet recensées par l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, et doivent être étudiées avant de pouvoir être classées, au besoin, dans la catégorie des stupéfiants. C’est le cas du HHC, dans un flou juridique, non explicitement autorisé à la vente et à la consommation mais pas non plus interdit jusqu’à son éventuelle reclassification.
En Europe, la Pologne et la Suisse ont été les premiers pays à interdire l’hexahydrocannabinol, suivis par l’Estonie, l’Autriche et la Finlande. En France, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives travaille de pair avec les autorités sanitaires pour apporter un statut juridique exact de cette molécule, détailler les risques associés à son usage et pour décider de son éventuel classement sur la liste des stupéfiants.
Un avis de l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) est attendu sur le sujet dans le courant du mois de juin. François Braun, ministre de la Santé, a déclaré lundi 15 mai dernier, pour francetvinfo, que l’interdiction du HHC, profitant d’une faille de classification, était donc « une affaire de semaines« , et qu’il souhaitait fermer la porte de la France à ce cannabinoïde semi-synthétique le plus rapidement possible.
Pourquoi préférer le CBD au HHC ?
Le moment est venu de conclure par une recommandation de professionnels engagés. Dans un communiqué datant du 25 juillet 2022, l’Union des professionnels du CBD appelait déjà ses adhérents et consommateurs « à ne pas acheter, ni vendre, ni consommer des produits à base de HHC », non sans bonnes raisons, comme vous l’aurez compris. Une position que nous partageons.
Préférer le CBD à ce cannabinoïde semi-synthétique, c’est s’assurer de ne pas consommer un produit risquant d’entraîner des effets secondaires potentiellement graves ainsi qu’une dépendance lourde de conséquences. C’est faire le choix d’une molécule fiable, présente à l’état naturel dans le chanvre CBD plutôt qu’un produit de synthèse potentiellement contaminé par des substances chimiques dangereuses pour l’organisme.
C’est aussi opter pour une substance prometteuse et sécurisée. Car s’il n’a pas encore dévoilé l’ensemble de ses bienfaits pour l’organisme, le CBD a déjà prouvé son efficacité dans le soutien des fonctions du corps ainsi que dans l’accompagnement de sevrages particulièrement éprouvants, comme ceux du tabac et du cannabis. Le cannabidiol peut aussi se vanter d’avoir prouvé son innocuité dans le cadre d’une consommation qui respecte les recommandations d’utilisation.
Choisir le CBD, c’est enfin soutenir la filière du chanvre CBD français, en plein développement, qui a à cœur de proposer des fleurs de qualité pour le bien être des consommateurs. Des têtes de CBD soigneusement sélectionnées, cultivées, récoltées, et éventuellement transformées sous formes d’huiles ou de e-liquides pour cigarettes électroniques avec respect. Des fleurs qui garantissent un effet d’entourage optimal, avec les bienfaits des autres cannabinoïdes naturellement présents dans le chanvre, comme le cannabigérol, ainsi que de ses flavonoïdes et terpènes.
Vous voilà convaincus ? Notre catalogue de produits au CBD, que nous avons soigneusement sélectionné, n’attend plus que vous. Le bien-être n’est qu’à un clic, ici, juste en-dessous…