Vous souhaitez tout savoir sur les fils résistifs ? Rendez-vous vite sur notre guide complet !
Le choix du fil résistif, c’est le plaisir des amateurs de reconstructible. Des matériaux variés, des styles et des rendus à foison, ça brille, c’est joli et ça fait un beau sujet pour des photos en macro. Mais le choix du fil résistif doit avant tout être raisonné, et il est capital pour un novice de connaître un minimum les caractéristiques des différents types. Choisir un fil non adapté à son matériel ou trop complexe à travailler peut rapidement devenir décourageant, agaçant et même (dans certains cas) dangereux !
Car oui, on ne choisit pas un fil pour ses beaux yeux, ou du moins pas avant que l’on ne maîtrise suffisamment son matériel. Un fil résistif est comme une corde de guitare, il y a différents matériaux, différents tressages, différentes tailles. Et si l’on sait ce que l’on monte, et que l’on respecte quelques règles, là le concert de vapeur peut commencer !
Pour chaque bobine de fil ou chaque kit de coils préfabriqués, différentes informations sont disponibles mais pas toujours compréhensibles pour un parfait néophyte. Ce petit guide vous donnera les bases pour décrypter les informations et faire le bon choix.
Les matériaux
Avant toute chose, il est important de savoir de quel matériau sera fait votre coil. De nombreux alliages existent, mais quatre matériaux principaux règnent sur le reconstructible d’aujourd’hui.
Le Kanthal
Le nom Kanthal A1 (ou « KA1 ») est une marque déposée, désignant un alliage de fer, de chrome et d’aluminium (FeCrAl). Très utilisé pour la création de coils, ce fil à l’avantage de se travailler facilement et donc de débuter en douceur dans l’apprentissage du coilage.
De même, il offre une résistivité relativement haute par rapport aux autres fils. Il est donc idéal pour avoir des résistances hautes (0,6 – 1ohm) sans devoir faire un nombre astronomique de spires, et sans avoir à utiliser un fil extra-fin.
L’inconvénient du Kanthal, c’est sa peine à chauffer rapidement lorsque le fil est épais et/ou complexe. On parle souvent d’effet « diesel ».
Le Ni80
Le Ni80 ou Nichrome80 est un alliage de nickel et de chrome, tout aussi populaire que le Kanthal mais bien différent sur certains aspects. Proposé également sous forme de fil simple ou de tressages complexes, le Ni80 est lui aussi relativement simple à dompter pour des premiers montages.
Son atout : son excellente réactivité. Le Ni80 chauffe vite (refroidit aussi lentement), et certains aiment d’ailleurs l’associer au Kanthal pour booster un peu la chauffe de ce dernier.
En revanche, le Ni80 a une résistivité plus faible et la valeur des coils en Ni80 est généralement plus basse et capricieuse. Un atout pour les connaisseurs voulant vaper toujours plus fort, mais un inconvénient pour les possesseurs de matériels limités côté puissance.
Le SS316L
Le SS316L, pour « Stanless Steel », est un fil résistif en acier inoxydable moins populaire que les deux matériaux précédents, mais très apprécié par les plus fins connaisseurs. Ses atouts principaux sont d’une part une réactivité exceptionnelle à la chauffe, et d’autre part un respect optimal des saveurs. Mais ses qualités sont à la hauteur de ses défauts.
Un coil en SS316 est très complexe à dompter. Après le montage, un rodage minutieux et patient est nécessaire pour ne pas que vos e-liquides aient un goût de ferraille (oui oui, de ferraille !).
De même, la très basse résistivité du SS316 peut être handicapante. Les valeurs de resistance qu’il génère sont très faibles, et l’utilisation d’un matériel de vape non-régulé est souvent proscrit.
Enfin, le SS316 est utilisable en mode de contrôle de la température.
Le Ni200
Le fil de Nickel200 partage des caractéristiques du SS316, mais son utilisation est trop exigeante pour être conseillée aux débutants. Comme l’inox, le fil de nickel chauffe extrêment vite, et génère des valeurs de résistance extrêmement basses.
Du fait de ses caractéristiques, le fil en Ni200 impose impérativement des coils de gros diamètres, aux spires espacées et un rodage minutieux. De plus, il s’utilisera uniquement en « mode contrôle de température » sur un mod électronique. Avec toutes ces contraintes, mieux vaut savoir précisément ce que l’on fait avant de l’utiliser !
Pour débuter dans la création de coil, préférez un fil stable et assez polyvalent. Débuter avec un fil basique en Kanthal permet de bien apprivoiser le fil et de découvrir comment réagit un coil lorsqu’il chauffe. Ne débutez pas avec des valeurs de résistances trop basses. Prenez le temps de testez différents montages et d’utiliser des outils de calcul pour apprendre à anticiper les valeurs des coils que vous créez. Le Ni80 est une bonne alternative au Kanthal mais nécessite plus de prudence du fait de sa plus faible résistivité. Maîtrisez vos coils avant de chercher à obtenir la vape la plus puissante et la plus réactive possible. |
Les différents types de tressage
Désormais quand un vapoteur taquin vous dira qu’il vape « sur du Ni80 ou du SS », vous pourrez vous féliciter de comprendre de quoi il parle ! Mais la caractérisation d’un fil résistif passe aussi par son tressage !
C’est là que les amateurs de « coil art » aiment se faire plaisir. Un fil simple suffit, mais en assembler plusieurs et les tresser selon des schéma toujours plus complexes est aussi permis ! Parfois un tressage est simplement estéthique, mais bien souvent un fil résistif complexe apporte une réelle plus-value à votre montage. Parmi la horde de types de fils et de tressages que l’on peut croiser, les plus célèbres sont souvent proposés dans notre catalogue sous formes de bobines ou de coils préfabriqués. Ainsi, reconnaître les noms les plus courants et les comprendre vous sera bien utile lors de votre prochain choix !
Le fil simple est le plus basique d’entre tous. Rond et naturellement plus fin que les tressages de plusieurs fils, les fils simples permettent des coils plus hauts en résistance. Choisir un fil simple permet d’accéder à une plus large gamme de valeurs de résistance. C’est également l’assurance d’un coilage et d’un rodage aussi simples que possible, du fait de sa souplesse.
En échange de ce confort d’utilisation, le fil simple n’est pas le plus gros générateur de nuages. La surface de chauffe est un peu plus faible, et la meilleure réactivité des fils simples lors de la chauffe implique une puissance de vape précise pour ne pas risquer de tout brûler.
Enfin, les bobines de fil simple assurent le meilleur rapport quantité/prix.
Le Clapton Simple, la base des fils aux tressages complexes. Nommé ainsi en référence aux cordes de guitare d’Eric Clapton, un fil dit « Clapton » indique que deux fils ont été utilisés pour créer le câble final. En enroulant un fil assez fin autour d’un autre fil (le « noyau »), on obtient un câble résistif plus épais et tressé comme une corde de guitare électrique.
Un Clapton simple et rond reste suffisamment facile à coiler pour un débutant, bien que le tressage de deux fils augmente le risque de points chauds lors du rodage.
Enfin, un Clapton simple permet des valeurs de résistances intermédiaires et la porosité du câble décuple la surface de chauffe. Un bon premier pas pour débuter dans la production de gros nuages.
Le Fused Clapton, le « petit » préféré des amateurs de nuages. Lorsqu’un Clapton simple regroupe plusieurs noyaux, on parle de Fused Clapton (« fused » signifiant « fusionnés »). Là encore, tous les assemblages de fils et de matériaux sont permis, et les fils Fused Clapton peuvent alors prendre des formes et des caractéristiques très variées !
Si les fils du noyaux sont posés côte à côte avant d’être emballés, on parle généralement de Parallel Fused Clapton. S’ils sont entortillés entre eux, on parle de Twisted Fused Clapton.
L’épaisseur des fils en Fused Clapton implique des valeurs résistives plus basses, et leur complexité augmente encore la surface de vaporisation. C’est pourquoi ces fils sont tant prisés par les amateurs de montages assez costauds et riches en vapeur ! Leur épaisseur est aussi cause d’effet « diesel ». Une attention particulière sur le matériau utilisé doit alors être portée lors du choix d’un Fused Clapton. Pour de très gros montages, prévoyez un mod électronique capable d’envoyer assez de Watts pour faire chauffer votre montage rapidement.
On trouve aujourd’hui des fils « Superfine Fused Clapton », utilisant le même tressage mais avec des fils extrêmement fins. La valeur de résistance est bien plus élevée et on peut profiter de la qualité de vape de ce type de fil sur des atomiseurs dédiés à la vape en inhalation indirecte (« MTL »).
Les fils plats partagent certains avantages des fils simples. Variés, réactifs et faciles à roder, les fils plats ont une esthétique que beaucoup apprécient. Ils sont également utilisés comme noyau de fils type Clapton, leur largeur permettant des câbles plus gros sans devoir additionner les noyaux.
Le fil plat (tout comme certains Fused Claptons) peut poser quelques problèmes lors de la création du coil. Bien qu’il ait l’air simple de créer de belles spires, un fil plat nécessite une grande dextérité pour être enroulé. Il ne faut pas tordre le fil, et serrer les spires peut s’avérer moins simple qu’il n’y paraît.
Les fils dits « exotiques » regroupent de très nombreux câbles aux tressages très complexes, parfois même assez barbares. Des Claptons aux allures de barbelés, des tressages minutieux comme l’Alien Clapton, des Claptons simples enroulés d’autres Claptons…bref, chaque marque et chaque créateur de câble y va de sa petite fantaisie.
Avec des noms à rallonge comme « Staple Staggered Fused Clapton », difficile de saisir précisément de quoi il s’agit. En général, ces fils exotiques sont des associations de tressages plus simples, et s’entraîner à les regarder pour comprendre de quoi il sont faits est un bon exercice pour un débutant.
Avec des matériaux et des dimensions variées, il n’est pas toujours simple d’anticiper le comportement et le rendu d’un fil exotique. Essayer des coils préfabriqués aux tressages exotiques est le meilleur moyen pour se faire une idée.
Le Mesh est un cas particulier de fil résistif. Fin et souple, ce tissu de métal résistif n’est pas très présent dans les habitudes des amateurs de reconstructible, mais trouve toujours un public d’experts qui ont appris à le dompter. D’ailleurs, relativement peu d’atomiseur disposent d’un plateau destiné aux montages en Mesh.
Des matériaux variés, une grande réactivité et une surface de chauffe hallucinante, le Mesh réserve des sensations de vape uniques. Cependant, le montage, le cotonnage et le rodage nécessitent énormément de précautions et de minutie.
Fait amusant, le Mesh est aujourd’hui un peu délaissé par les utilisateurs d’atomiseurs reconstructibles, mais il devient surreprésenté dans les résistances préfabriquées des clearomiseurs classiques ! Le Mesh est également utilisé dans les montages de type Genesis, ou celui-ci est enroulé très serré et fait office de mèche. Car oui, le Mesh dispose d’une excellente capilarité !
Les gros fils exotiques vous font de l’oeil ? Si vous débutez, ne cédez pas tout de suite aux sirènes des fils trop complexes. Commencez par créer de beaux coils avec du fil simple, puis essayez-vous aux Claptons simples pour apprendre à gérer le rodage des fils complexes. Mieux vaut commencer léger pour affronter les difficultés petit à petit. Gardez à l’esprit qu’un fil complexe et épais requiert plus de puissance, et consommera plus de e-liquide. Prenez également en compte les matériaux utilisés pour orienter votre choix, et ne pas vous retrouver déçus par un fil qui prend 10 secondes à chauffer car votre box n’est pas assez puissante (histoire vraie). Si vous voulez explorer les performances qu’offrent des fils exotiques, commencez par les tester grâce à des kits de coils préfabriqués. Un gain de temps non négligeable qui vous permettra en plus de mieux définir vos préférences. |
Les gauges
« Fil fin », « fil épais », ces termes employés dans les paragraphes précédents sont loins d’être précis. Après avoir identifé ses matériaux et son tressage, il est impératif de comprendre les dimensions du fil pour le caractériser avec précision. Si désormais vous savez de quoi il s’agit lorsque vous voyez « Fused Clapton Ni80 » , il y a peu de chances que l’information « 28GA*2 +32GA » vous parle. En général, lorsque l’on parle de l’épaisseur d’un fil résistif, on ne raisonne pas en mm mais en AWG. Qu’est-ce que c’est ? Comment cela fonctionne ? On vous explique !
L’unité de jauge AWG
L’unité AWG (pour « American Wire Gauge ») est une unité de mesure utilisée pour définir l’épaisseur d’un fil. Comme la plupart des unités du système impérial, l’échelle est arbitraire et non-proportionnelle. Ainsi un fil de dimension 24GA n’est pas deux fois plus gros qu’un fil de 12GA. Il est même plus petit puisqu’en AWG, plus le nombre est grand, plus le fil est fin.
On peut se servir d’un convertisseur AWG/mm pour avoir une idée de la dimension du fil en millimètres. Pour référence, un fil simple de coil a une jauge autour de 24GA (≈0,5mm), 26GA (≈0,4mm) ou 28GA (≈0,32mm).
Comprendre les descriptions de jauges
Un fil résistif 26GA fait donc environ 0,4mm d’épaisseur. Facile ! Mais lorsqu’il s’agit de décrire la dimension d’un fil complexe, on se retrouve face à des sortes de calculs mathématiques étranges, qu’il faut interpréter et non calculer. Voici quelques exemples :
- Imaginons un fil type Clapton simple, de dimension 28+32GA. Le fil final n’a évidemment pas une dimension de 60GA. Il faut voir ce « calcul » comme une description d’étapes. On sait qu’un Clapton simple est un fil enroulé dans un autre plus fin, on déduira alors qu’il s’agit d’un fil de jauge 28GA, emballé dans un second fil qui lui mesure 32GA.
- Si l’on vous dit que le fil a une dimension de (28GA*2)+32GA, on sait alors qu’il s’agit du fil Fused Clapton avec deux noyaux de dimension 28GA, enroulés dans un troisième fil de 32GA.
- On croise parfois ce type de formule : 28GA*2(=)+32GA. Il s’agit du même fil Fused Clapton, mais le symbol (=) indique schématiquement que les deux fils du noyaux sont placés parallèlement. On pourra alors voir (X) ou (&) pour symboliser le fait que les noyaux sont twistés.
Liens jauge/résistance/chauffe
Avoir une idée de la dimension du fil résistif que l’on souhaite utiliser est capital pour une expérience réussie. D’abord, savoir qu’un fil est très épais permet d’éviter d’acheter un fil XXL pour un atomiseur qui n’a pas la place de l’acceuillir.
Ensuite, l’épaisseur du/des fils a un impact sur la valeur de la résistance finale et la vitesse de chauffe du coil. Pour vulgariser la chose, on peut imaginer que le courant électrique qui traverse le fil résistif est compressé, le fil lui « résiste » justement. Et c’est cette compression qui génère de la chaleur. De ce fait, plus le fil est fin, plus la résistance aura tendance à être haute. Un fil épais compresse alors moins le courant, cause une résistance basse et nécessite donc plus de puissance pour chauffer.
Mais attention, vouloir une valeur de résistance haute avec un fil épais implique un très gros coil (gros diamètre et nombreuses spires). Fatalement, un tel coil aura besoin de beaucoup de puissance pour chauffer, mais trop de puissance dans une résistance trop haute peut être dangereux pour la batterie de votre e-cig !
Le récap’ en 5 conseils
- Débutez avec les fils les plus basiques, et préférez le Kanthal A1 ou le Ni80.
- Apprenez à coiler et à roder des fils simples, avant d’évoluer progressivement vers des tressages plus complexes (si vous le souhaitez !)
- Soyez conscients des matériaux qu’utilise votre fil et de ses dimensions pour créer des coils aux valeurs de résistance adaptées à vos envies et à votre matériel.
- Apprenez à anticiper le comportement de vos coils, et à réaliser des montages bien équilibrés entre valeur de résistance et vitesse de chauffe.
- Faites-vous plaisir et faites attention. Vous progresserez bien plus vite vers le côté « fun » du reconstructible si vous apprenez à maîtriser ce que vous faites.