Le Monde de la Vape,

Rapport 2025 de l’OFDT : le tabagisme en baisse

Rapport 2025 de l'OFDT : le tabagisme en baisse

Le 15 janvier 2025, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives partageait sur la toile Drogues et addictions, chiffres clés 2025, son dernier rapport annuel sur les conduites addictives en France. Une partie de ce document est consacrée au tabagisme.

Ce rapport 2025 de l’OFDT rend compte d’une consommation de tabac en baisse, y compris pour les jeunes français.

Coup d’œil.


Le tabagisme en baisse dans le rapport 2025 de l’OFDT

1 2

Toujours très attendu, il est enfin paru. Drogues et addictions, chiffres clés 2025 dresse l’état des lieux de la consommation de substances addictives en France, à partir des données les plus récentes récupérées grâce à un dispositif permanent d’observation et d’enquête, dans le but d’éclairer les pouvoirs publics, les professionnels de santé et le grand public. Une estimation actualisée du nombre d’usagers des drogues légalement accessibles aux adultes mais aussi des drogues illicites, qui donne des chiffres clés à retenir, en lien avec les usages, l’offre et les réponses publiques.

Dans son dernier rapport, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives donne ainsi une estimation du nombre d’usagers de tabac parmi les 52,1 millions de personnes âgées de 11 à 75 ans en France, à partir des données les plus récentes issues de ses enquêtes ESCAPAD et EROPP, ainsi que de l’enquête EnCLASS (HBSC, ESPAD). La France compterait, d’après l’OFDT, encore 37 millions d’expérimentateurs de tabac, dont 15 millions d’usagers dans l’année, qui comptabilisent au moins un usage au cours des 12 derniers mois, et 11 millions de consommateurs quotidiens.

Des estimations encore élevées, mais moindres que celles dressées en 2014, liée à une diminution des consommations tant du côté des adultes que des jeunes. Une tendance positive, mais pas suffisante, la France restant à un niveau très élevé de prévalence du tabagisme en Europe. En 2019, elle était au troisième rang européen pour le nombre de fumeurs quotidiens âgés de 15 à 75 ans. 

Les adultes français, de moins en moins nombreux à fumer

2 2

Du côté des adultes plus spécifiquement, l’usage dans l’année, c’est à dire le fait d’avoir fumé au moins une cigarette au cours des 12 derniers mois, tout comme le tabagisme quotidien, sont en effet en baisse depuis 2014. La diminution de l’usage quotidien du tabac est celle qui est la plus marquée, tombée de 28,5 % en 2014 à 23,1% presqu’une décennie plus tard, en 2023. La consommation de tabac par les français adultes a donc diminué de -5,4 % sur cette période.

La synthèse des connaissances sur le tabagisme dressée par l’OFDT précise que la prévalence du tabagisme quotidien en 2023 est la plus faible jamais enregistrée depuis que cet indicateur existe. Elle informe également sur le fait qu’elle reste supérieure parmi les hommes (25,4 %) plutôt que parmi les femmes (20,9 %), mais aussi bien plus importante chez les plus bas revenus (28,9%) que les hauts revenus (17,3 %). Les inégalités sociales en matière de tabagisme restent donc encore très marquées en France, avec 12 points d’écart.

Une baisse du tabagisme encore plus marquée chez les jeunes

3 2

Autre bonne nouvelle du rapport 2025 de l’OFDT, et pas des moindres : la baisse du tabagisme observée chez les adultes s’avère encore plus importante chez les jeunes âgés de 17 ans. Une réduction observée autant sur l’expérimentation de la cigarette que l’usage quotidien du tabac.

4 2

Si 46,5 % des jeunes âgés de 17 ans étaient encore expérimentateurs des cigarettes en 2022, ces derniers sont en effet de moins en moins nombreux à s’essayer à fumer au fil des années depuis 2011, où ils étaient alors encore 68,4 % à le faire. À peine une décennie plus tard, la baisse, colossale, s’élève à -21,9 %.

5 1

Les jeunes français sont également de moins en moins des fumeurs quotidiens de tabac. Car si 31,5 % des adolescents de 17 ans fumaient chaque jour en 2011, ils ne sont plus désormais que 15,6 %. En moins de 10 ans, la consommation de cigarettes par cette catégorie de population a donc été divisée par deux, en diminuant de -15,9 %.

La synthèse des connaissances sur le tabagisme dressée par l’OFDT précise que davantage de garçons que de filles de 17 ans étaient des fumeurs quotidiens en 2022. Ils étaient en effet 17 % contre 4,2 % de filles.

Et au collège ?

La consommation quotidienne de tabac ne concernait que 0,9 % des collégiens en 2022.

Cette même année, l’expérimentation de la cigarette concernait en revanche 11,4 % des collégiens, soit 1 sur 10. Les expérimentateurs étaient bien plus nombreux en 3e (18,8 %) qu’en 6e (4,6 %), en raison d’essais de fumer qui augmentent classe après classe.

Une diminution liée à une consommation en hausse de la vape ?

6 1

Le communiqué de presse présentant le rapport Drogues et addictions, chiffres clés 2025, rédigé par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, tempère l’annonce de la baisse du tabagisme chez les adolescents français en rappelant que cette dernière survient « malgré la popularité croissante du vapotage ». L’OFDT quantifie cette augmentation en détaillant que 34,5 % des élèves de 3ème ont déjà essayé une cigarette électronique.

L’expérimentation de la vape connaît effectivement une croissance depuis 2014, puisque les jeunes de 17 ans ne sont plus 53,3 % à s’initier au vapotage, comme c’était le cas en 2014, mais désormais 56,9 %. Ils sont donc plus nombreux, de 3,6 %. Une hausse qui, comme nous l’avons vu, ne va pas de pair avec une croissance du tabagisme, contrairement à la théorie de l’effet passerelle.

7 1

Si la théorie de l’effet passerelle ne tient pas face aux derniers chiffres partagés par l’OFDT dans ce rapport, il semblerait en revanche qu’une substitution tende à s’instaurer entre tabagisme et vapotage chez les jeunes de 17 ans. Car l’usage quotidien des cigarettes électroniques a connu lui aussi une augmentation entre 2014 et 2022, de 3,7 % précisément. En 2014, 2,5 % des adolescents de 17 ans utilisaient quotidiennement une e-cigarette. Ils étaient 6,2 % en 2022.

Une nouvelle en demi-teinte, car si la substitution du tabac par un produit à risques réduits reste positive dans toutes les catégories d’âge, dès lors qu’elle concerne d’anciens fumeurs qui décident de commencer un sevrage, on ne peut s’empêcher de penser que parmi les 6,2 % de vapoteurs quotidiens âgés de 17 ans en 2022, certains n’avaient peut-être jamais fumé auparavant. Il aurait été préférable de constater une chute du tabagisme sans hausse du vapotage sur cette tranche d’âge, d’autant plus que l’âge légal de vente du tabac comme des produits du vapotage, instauré pour limiter les risques de développer une addiction à la nicotine, est fixé à 18 ans.

Le rapport 2025 de l’OFDT déplore d’ailleurs le non-respect de l’interdiction de la vente de tabac et d’autres produits nicotinés aux mineurs, et demande aux politiques de faire le nécessaire pour répondre à cette problématique et permettre de vraies avancées dans la lutte contre l’addiction nicotinique.


Des conséquences socio sanitaires encore importantes d’après l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives

8

Si l’usage des cigarettes électroniques continue de progresser en France, tandis que l’usage du tabac suit une courbe contraire, en mettant à mal la théorie qui prévoyait que la vape mènerait ses consommateurs au tabagisme, le tabac fait encore bien trop de dégâts en France malgré une réponse publique présente, avec notamment 18000 fumeurs pris en charge en Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) en 2022, et 8 301 555 traitements mensuels d’aide à l’arrêt du tabac distribués en pharmacie en 2023.

Des dégâts sanitaires notamment. En 2015, 75 320 décès étaient attribuables au tabac, principalement par cancer avec 61,8 % des cas contre 22,1 % de cause cardiovasculaire, et 16,2 % d’origine respiratoire. 20% des cancers étaient liés au tabagisme cette même année, premier facteur de risque évitable et impliqué.

Des dégâts sociaux également. Car la tendance généralisée à la baisse du tabagisme dans l’hexagone contraste avec le coût social lié à la consommation des cigarettes. Ce dernier s’élève à 156 milliards d’euros, loin devant celui de l’alcool et des drogues illicites. Il provient de la valeur des vies humaines perdues et de la diminution de la qualité de vie, qui cause une perte de production aux entreprises et aux administrations. Mais pas uniquement, car le tabagisme force les finances publiques à dépenser davantage en prévention, répression et soins que ce qu’elles gagnent grâce aux taxes sur le tabac et aux pensions de retraite non versées.

Les raisons d’espérer que le prochain rapport annuel de l’OFDT indique une prévalence tabagique encore en baisse sont donc nombreuses.

TK white gold square2

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Vous pourriez aussi aimer ces articles

6 Découvertes e-liquides et arômes DIY de Janvier 2025
31 janvier 2025
Rapport 2025 de l'OFDT : le tabagisme en baisse
24 janvier 2025
Est-ce que la Puff est interdite en Belgique ?
17 janvier 2025