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L’ANSM interdit de nouveaux dérivés du CBD et cannabinoïdes

L'ANSM interdit de nouveaux dérivés du CBD et cannabinoïdes

Le 22 mai 2024, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a pris la décision d’ajouter plusieurs dérivés du CBD et cannabinoïdes de synthèse à la liste des substances classées comme stupéfiants.

Dix jours après, le 03 juin, alors que l’interdiction de ces produits entrait en vigueur, l’organisme modifiait à nouveau l’arrêté du 22 février 1990 pour alléger la liste en apportant quelques précisions.

Quels sont alors les dérivés du CBD et cannabinoïdes désormais interdits en France car inscrits sur la liste des stupéfiants par l’ANSM ? Quelles sont les raisons de leur interdiction ? Par ici pour un point complet.


Risques pour la santé, dépendance : l’ANSM interdit certains dérivés du CBD, et d’autres cannabinoïdes de synthèse

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L’interdiction de nouveaux dérivés du CBD et cannabinoïdes de synthèse par l’ANSM intervient suite à des signalements de consommation ayant entrainé des effets graves reçus par les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A).

Il s’agissait plus précisément de vomissements, perte de connaissance, coma, convulsions, paranoïa, anxiété, hypertension artérielle, tachycardie, douleurs thoraciques pouvant évoquer un infarctus, insuffisance rénale. Autrement dit, des effets secondaires plus intenses et plus dangereux que ceux attribuables à la consommation de cannabis stupéfiant, riche en tétrahydrocannabinol (THC).

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a également alerté au sujet du risque de dépendance que peuvent entraîner ces substances.

Les cannabinoïdes de synthèse sont, parmi ces produits désormais interdits, ceux qui nécessitent le plus souvent une prise en charge urgente par les secours.

Autrement dit : l’ANSM a émis une alerte, et décidé d’interdire ces dérivés du CBD et cannabinoïdes de synthèse par raison sanitaire.

Quels sont les nouveaux dérivés du CBD et cannabinoïdes de synthèse interdits depuis le 03 juin 2024 ?

Quels sont les nouveaux dérivés du CBD et cannabinoïdes de synthèse interdits depuis le 03 juin 2024 ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les nouveaux dérivés du CBD et cannabinoïdes de synthèse désormais classés comme stupéfiants n’étaient pas des produits de l’ombre vendus au marché noir.

Il s’agit de substances qui, bien qu’elles aient toutes pour but d’imiter l’effet du tétrahydrocannabinol (THC), sont disponibles autant sur la toile que dans certaines boutiques de CBD, dans des produits transformés (huiles, e-liquides, gummies, résines, ou sprays) ainsi que bruts (fleurs). Des produits dont l’emballage ne mentionnait pas toujours leur présence ainsi que la concentration réelle de cannabinoïdes, empêchant le consommateur de faire un choix éclairé.

Les sites e-commerce et les boutiques concernés n’ont eu que dix jours pour les retirer de la vente pour ne pas sombrer dans l’illégalité, l’interdiction de leur production, leur vente et leur usage étant en vigueur depuis le 03 juin. Voici la liste de ces substances :

Liste des cannabinoïdes naturels dérivés du CBD, interdits depuis le 03 juin 2024

  • Le H2-CBD (dihydrocannabidiol / H2-cannabidiol) ;
  • Le H4-CBD (tétrahydrocannabidiol / H4-cannabidiol).

Liste des autres cannabinoïdes naturels modifiés chimiquement, également interdits

Tous les cannabinoïdes formés à partir d’un noyau chimique de type benzo[c]chromène, dont, notamment :

  • le HHCPO (HHCP acétate / hexahydrocannabiphorol acétate) ;
  • le THCP (tétrahydrocannabiphorol).

Ils rejoignent ceux interdits depuis le 13 juin 2023 :

  • le HHC (hexahydrocannabinol) ;
  • le HHCO (HHC-acétate / hexahydrocannabinol acétate) ;
  • le HHCP (hexahydrocannabiphorol).

Seul le CBN (cannabinol) n’est pas concerné par cette interdiction. Le CBNA (acide cannabinolique), le THCVA (acide tétrahydrocannabivarique), le THCV (tétrahydrocannabivarine) et le THCA (acide tétrahydrocannabinolique) sont, quant à eux, désormais seulement autorisés en de très faibles concentrations (moins de 0,3%) dans des produits transformés issus du chanvre industriel, textile ou agricole.

Liste des cannabinoïdes de synthèse interdits depuis le 03 juin 2024

  • 5F-Cumyl-Pegaclone (5F-SGT-151) ;
  • Cumyl-CH-Megaclone (SGT-270) ;
  • 7APAICA ;
  • 5F-7APAICA ;
  • Cumyl-P7AICA ;
  • 5F-Cumyl-P7AICA ;
  • BZO-Hexoxizid (MDA-19) ;
  • BZO-Poxizid (5C-MDA-19).

Que faire en cas d’intoxication liée à la consommation d’une de ces substances ?

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Si vous consommez un produit sûr, transparent au niveau de sa composition, qui ne vous a jamais causé aucun effet secondaire, il n’y a aucune raison de vous inquiéter.

Fort heureusement, les produits enrichis en cannabinoïdes semi-synthétiques ou de synthèse, pour procurer des effets proches du THC, ne représentent qu’une infime minorité des produits disponibles sur le marché, et cette pratique n’est pas la norme ni pour les sites de vente en ligne de CBD ni pour les boutiques physiques de CBD.

Si toutefois vous venez d’essayer un nouveau produit dont vous n’êtes pas sûrs de la transparence de la composition, et que vous présentez un ou plusieurs des effets indésirables graves mentionnés plus haut dans cet article, contactez les secours (Samu, pompiers ou services d’urgence) au plus vite pour une prise en charge rapide. Plus la concentration du produit en cannabinoïdes semi-synthétiques ou synthétiques est élevée, plus les complications sont à redouter.

Une fois rétabli, déclarez votre mésaventure sur le site signalement.social-sante.gouv.fr pour éviter qu’elle n’arrive à d’autres que vous, et contactez au besoin un centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) pour un accompagnement.


CBD, CBN et CBG non concernés par la décision de l’ANSM

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Vous consommez du CBD ? Rassurez-vous, le cannabidiol n’est pas concerné par la décision de classement sur la liste des stupéfiants. L’ANSM rappelle à ce sujet qu’il ne présente pas de risque d’abus ou de dépendance. C’est également le cas pour le cannabigérol (CBG) et le cannabinol (CBN), les deux autres principaux cannabinoïdes bien-être du marché.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, en collaboration avec les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance, continuera d’ailleurs à ouvrir l’œil pour protéger les consommateurs de ces substances de nouveaux cannabinoïdes émergents potentiellement dangereux qui pourraient un jour, comme leurs prédécesseurs, intégrer certains produits transformés au CBD en raison de vendeurs peu scrupuleux.

L’ANSM veille donc au grain pour que les consommateurs de CBD puissent continuer à utiliser leurs produits riches en cannabinoïdes autorisés en toute sécurité.

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