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D’inquiétantes perceptions de la cigarette électronique en France

D'inquiétantes perceptions de la cigarette électronique en France

Si la nicotine effraie en France, elle n’est malheureusement pas la seule. La cigarette électronique est en effet perçue de plus en plus négativement par les français.  

C’est la triste conclusion du dernier Baromètre cancer (2021), dévoilé le 30 janvier 2023, qui a évalué pour la première fois ce que pensent les français sur ce produit à risques réduits. D’inquiétantes perceptions de la cigarette électronique en France ont en effet pu être relevées par l’Institut national du cancer (INCa) et Santé publique France.

Quelles sont-elles précisément ? Ces organismes comptent-ils y remédier, et comment ? Par ici pour de plus amples informations !


Étudier les perceptions de la cigarette électronique en France : une grande première

Étudier les perceptions de la cigarette électronique en France : une grande première

Le Baromètre cancer, outil de pilotage des politiques sanitaires de prévention de cette maladie, a toujours proposé une veille des attitudes et comportements des français face au cancer. Dans sa dernière édition (2021), il comporte une partie nouvelle dédiée au vapotage. Plus précisément une enquête sur la perception des Français de la cigarette électronique et de ses constituants comme facteurs de cancer. Ce travail est le premier du genre en France et en Europe.

Un fait étonnant, compte-tenu de la préoccupation forte des français pour les facteurs de risques de ces pathologies graves. Depuis 2010, et l’essor sur le marché français et européen des produits du vapotage en tant qu’alternative aux cigarettes traditionnelles, les chercheurs s’étaient en effet seulement intéressés aux attitudes de la population envers ces produits, ainsi qu’à la perception de la toxicité de la e-cigarette par rapport à la cigarette traditionnelle.

Pourtant, étudier les perceptions de la cigarette électronique en France sur ce point capital, auprès de la population générale, est une étape nécessaire, d’après l’Institut national du cancer et Santé publique France. Car des perceptions découlent des attitudes et des comportements. Aussi, la partie dédiée à la vape du Baromètre cancer 2021 vise à mieux comprendre les usages des produits du vapotage, afin de permettre de concevoir des stratégies d’action ainsi que des politiques publiques de prévention des cancers efficaces, et de déterminer les recherches complémentaires à mener pour combler les lacunes sur le sujet.

Méthode

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Afin de déterminer les perceptions de la cigarette électronique en France, une enquête a été réalisée par l’INCa et Santé publique France. Un échantillon représentatif de 4 938 personnes a tout d’abord été sélectionné.

Le nombre de répondants a varié de 4 595 à 2 292 personnes, âgées de 15 à 75 ans, en fonction des questions posées, les participants ayant été placés dans deux sous-échantillons pour gagner du temps. L’ensemble des personnes interrogées a été soumis à des questions sur leur profil sociodémographique, afin de pouvoir caractériser chaque membre du groupe d’étude et élaborer des modèles d’analyse pertinents.

Enfin, 12 questions fermées, à choix unique, ont été extraites de la littérature scientifique internationale, puis traduites et adaptées en français, afin d’obtenir des résultats en adéquation avec les travaux similaires menés à l’étranger, et de pouvoir au besoin croiser les données. Ces questions ont toutes été posées aux deux sous-échantillons interrogés. S’en sont suivies des analyses statistiques.

99,6 % des sondés connaissent la cigarette électronique 

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Premier résultat important de l’enquête de l’INCa et Santé publique France sur les perceptions de la cigarette électronique en France : pour la première fois, il apparaît que quasiment tous les français connaissent la cigarette électronique, et ce à tous les âges. 99,6 % des interrogés ont en effet déclaré connaître la e-cigarette. Seulement 18 sur 4595 (0,3 %) ont dit ne pas la connaître.

L’enquête demandait plus précisément en premier lieu aux répondants s’ils avaient connaissance de la cigarette électronique, s’ils l’avaient déjà essayée, s’ils en utilisaient une actuellement ainsi que la perspective de leur utilisation. Il leur était alors proposé 3 choix : diminuer la consommation de tabac, arrêter de fumer, ou remplacer le tabac sans intention d’arrêter.

Un usage en hausse, en France

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L’enquête a permis de révéler que plus d’un tiers (36,9 % exactement) des répondants connaissant la vape l’avait déjà testée au moins une fois. Elle a également mis en exergue que les plus jeunes sont 3,5 fois plus nombreux à avoir essayé la cigarette électronique que leurs aînés.

Le Baromètre cancer 2021 donne également une indication sur l’utilisation régulière de la cigarette électronique par les français, appelée aussi prévalence d’usage. Ce type de consommation concerne seulement 7,5 % des personnes interrogées. Il s’agit toutefois d’un taux jamais constaté dans l’hexagone, avec une augmentation de 2,1 % par rapport aux données de 2020. Une information qui confirme la tendance d’une augmentation de l’expérimentation des produits du vapotage et de leur utilisation dans l’Hexagone crainte par les autorités de santé. À juste titre ? Pas si on en croit le résultat suivant.

Un outil de sevrage pour les français

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Le Baromètre cancer 2021 de l’Institut national du cancer et Santé publique France témoigne d’un fait capital. Dans la pratique, la cigarette électronique est perçue et utilisée par les usagers comme un outil de sevrage tabagique.

Parmi l’ensemble de l’échantillon de population interrogé, la grande majorité des personnes utilisant des produits du vapotage a en effet déclaré le faire afin de modifier son tabagisme. Plus précisément, les sondés sont 48 % à vapoter pour un sevrage complet, 21,5 % pour remplacer le tabac sans arrêter la vape après, et 16,7 % uniquement pour réduire leur consommation de tabac, en utilisant la cigarette électronique tout en continuant à fumer.

Le rapport recense toutefois un peu plus de 13 % de l’échantillon qui vapote pour une autre raison qu’une modification du tabagisme. Ladite raison est alors majoritairement le plaisir procuré par la e-cigarette.

Perceptions de la cigarette électronique en France : nocive pour la santé, pour 75 % des sondés

Perceptions de la cigarette électronique en France : nocive pour la santé, pour 75% des sondés

Après ces bonnes nouvelles, le Baromètre cancer 2021 nous en sert de bien moins réjouissantes, puisqu’il atteste d’inquiétantes perceptions de la cigarette électronique en France, et plus précisément des conséquences de l’usage des produits du vapotage et de leurs composants principaux sur la santé.

L’enquête interrogeait en effet les répondants sur leurs perceptions de la nocivité de la cigarette électronique, de la nicotine et des arômes qu’elle contient. Les répondants devaient alors répondre en utilisant des modalités précises parmi : pas du tout, légèrement, plutôt, très, extrêmement nocifs, ou ne sait pas. Résultat le plus important, et préoccupant : 75 % des sondés ont déclaré la cigarette électronique dangereuse pour la santé !

Des perceptions très exagérées des risques des produits du vapotage, dont la mise en évidence montre, pour l’INCa et Santé publique France, la nécessité urgente de définir leur impact réel sur la santé et de disposer d’un message clair sur cet impact à transmettre aux français.

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En planchant d’un peu plus près sur les chiffres, on s’aperçoit que presque tous les répondants ont partagé un avis tranché sur le sujet de la nocivité de la cigarette électronique, puisque seul 1,1 % d’entre eux a estimé ne pas connaître la vérité sur le sujet. Un nombre en baisse drastique, après 7,4 % en 2014 et 13,4 % en 2017 dans les précédents Baromètres cancer.

Des chiffres plus inquiétants encore font leur apparition à la lecture du graphique des résultats. Un tiers des répondant estime en effet que les cigarettes électroniques sont très, voire extrêmement nocives pour la santé (respectivement 18,5 % et 10,3 %). Ils emboîtent le pas de plus des trois quarts des interrogés, qui jugent la cigarette électronique plutôt nocive (45,8 %). Seuls 24,3 % considèrent la vape légèrement (22,1 %) voire pas du tout nocive (2,2 %).

La nicotine et les arômes, incriminés par les français

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La méfiance dans les composants des cigarettes électroniques n’est pas en reste chez les français. Le Baromètre cancer 2021 montre en effet que la nicotine et les arômes sont perçus comme tout autant nocifs que les e-cigarettes.

79,8 % des répondants considèrent en effet que la nicotine contenue dans les produits du vapotage est dangereuse pour la santé. Un tiers la considère même très voire extrêmement nocive. 70 % des sondés avouent, pour leur part, trouver les arômes des e-liquides pour cigarettes électroniques nocifs pour la santé. Les dégâts ne s’arrêtent malheureusement pas là.

Perceptions de la cigarette électronique en France : 52,9 % des sondés la considèrent autant voire plus nocive que fumer

Perceptions de la cigarette électronique en France : 52,9% des sondés la considèrent autant voire plus nocive que fumer

Le pire résultat du Baromètre cancer 2021 de l’Institut national du cancer et Santé publique France est sans nul doute celui là : 52,9 % des sondés considèrent la cigarette électronique autant voire plus nocive que fumer, contre seulement 45,7 % qui estiment que la vape est moins dangereuse que le tabac.

Plus précisément, 41,4 % des répondants perçoivent les produits du vapotage tout aussi nocifs que la cigarette, et 11,5 % pensent même que vapoter et pire pour la santé que fumer.

Une confirmation d’une opinion malheureusement en hausse chez les français, en dépit des données scientifiques, comme le font remarquer l’Institut national du cancer et Santé publique France dans leur rapport, déjà au fait de cette tendance préoccupante. Les organismes évoquent en effet un mouvement de défiance de la population française envers ces produits qui restent controversés en termes d’efficacité et d’innocuité, malgré des prises de positions favorables dans certains pays.

79,4 % des répondants pensent que la cigarette électronique peut provoquer un cancer

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Vous pensiez avoir tout vu ? Pas encore. Puisque l’enquête dédiée au vapotage du Baromètre cancer 2021 interrogeait aussi l’échantillon de population sélectionné sur sa perception des propriétés cancérogènes de la nicotine et des arômes contenus dans la cigarette électronique.

Il était plus précisément demandé aux répondants si la cigarette électronique, la nicotine vaporisée et les arômes des e-liquides pouvaient provoquer un cancer, avec 5 modalités de réponse au choix : tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout d’accord, ne sait pas. Résultat : tous sont majoritairement perçus comme pouvant provoquer un cancer.

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En observant de plus près les résultats qui concernent uniquement la perception de la cigarette électronique comme facteur de risque de cancer, un triste constat émerge : un tiers (33 %) des répondants condamne la e-cigarette comme source de cancer, quand 46,4 % sont plutôt d’accord sur le fait qu’elle peut provoquer un cancer. Autrement dit : 79,4 % des français sondés perçoivent le vapotage comme cancérogène !

Autres chiffres tout aussi peu rassurants obtenus grâce à cette enquête menée par l’Institut national du cancer et Santé publique France : plus d’un tiers (34,7%) des répondants sont tout à fait d’accord sur l’idée que la nicotine contenue dans les cigarettes électroniques peut revêtir un caractère cancérigène, quand 23,9% des interrogés sont tout à fait d’accord sur le fait que les arômes des e-liquides sont une cause possible de cancer. Dans le détail des composants, la nicotine et les arômes sont donc incriminés.

La nicotine, source de cancers pour 82,7 % des interrogés

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Ces chiffres prennent même des proportions très inquiétantes lorsqu’on leur ajoute la part de répondants pas tout à fait d’accord mais plutôt d’accord avec l’idée d’un potentiel cancérogène de la nicotine contenue dans les produits du vapotage. On passe alors de 34,7 % à 82,7 % de répondants ayant une perception très négative de la nicotine et de ses effets carcinogènes.

L’INCa et Santé publique France évoque une connaissance erronée des effets de la nicotine ainsi qu’une confusion plus large des facteurs de dépendance et de cancer, déjà démontrée dans d’autres publications scientifiques. Les organismes précisent dans leur rapport qu’aucune étude publiée sur les substituts nicotiniques n’a montré d’effets nocifs pour la santé et encore moins en tant que facteur de cancer. Ils ajoutent que les doses de nicotine délivrées par les cigarettes électroniques sont proches des substituts nicotiniques classiques, et qu’il n’a pas été montré d’effet cytotoxique de la nicotine sous forme vaporisée.

Un véritable problème de perception, qui constitue un frein dangereux au sevrage tabagique, en détournant les français des substituts nicotiniques en général, pas uniquement de la nicotine des e-liquides.

Les arômes, cancérigènes pour 73,7 % des sondés

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L’effet boule de neige des messages alarmistes de la Commission Européenne se remarque aussi vraisemblablement dans le Baromètre cancer 2021 et son enquête sur les perceptions de la cigarette électronique en France, avec un chiffre effarant. 73,7 % des sondés pensent que les arômes contenus dans les cigarettes électroniques peuvent provoquer un cancer.

La défiance de la population vis à vis de ces produits n’est plus à remettre en question. L’Institut national du cancer et Santé publique France mettent en cause le rôle de la presse écrite, à travers différents articles, mais surtout des médias en ligne, qui alertent de longue date sur les dangers et la nocivité des arômes et additifs alimentaires. Les organismes de santé publique estiment toutefois que des travaux ultérieurs sont à conduire pour mieux saisir les déterminants de ces perceptions sur les arômes, ainsi que sur la nicotine.

Des recommandations émises par l’INCa et Santé publique France

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Compte-tenu du nombre de chiffres préoccupants obtenus par leur enquête dédiée aux perceptions de la cigarette électronique en France, l’Institut national du cancer et Santé publique France opèrent dans leur rapport un certain nombre de recommandations.

Ces organismes estiment surtout nécessaire de développer des recherches sur la cigarette électronique, et plus précisément sur ses effets sur la santé, afin de clarifier son impact réel et de pouvoir disposer d’éléments de communication clairs pour la population française.

D’autres axes d’amélioration sont évoqués. Tout d’abord, rechercher les conséquences de ces perceptions. Il s’agit d’analyser si les perceptions de risque spécifiques liées au cancer vont donc de pair avec des comportements tabagiques ou avec un passage du tabac à la vape et inversement.

L’INCa et Santé publique France recommandent enfin de chercher à comprendre comment la perception des substances contenues dans les e-liquides pour cigarette électronique, notamment la nicotine et les arômes, influence les perceptions en termes de santé ou de cancer des français.

SOVAPE réagit aussi

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Par précaution, face au danger et méfaits avérés du tabagisme, dans un communiqué datant du 17 février 2023, SOVAPE a également enjoint les pouvoirs publics à réagir à ces données préoccupantes. L’association demande au gouvernement français d’adopter une véritable approche de réduction des risques pour lutter contre le tabagisme.

Pour ce faire, SOVAPE recommande d’associer l’ensemble des acteurs dans l’élaboration du prochain Programme National de Lutte contre le Tabac, de réactiver le groupe de travail vapotage mené par la Direction Générale de la Santé et de promouvoir les droits individuels et collectifs des usagers. L’association demande également de communiquer clairement au grand public les grandes différences de risques entre fumer et vapoter. Elle demande notamment de mettre en avant l’absence de cancérogénicité de la nicotine vaporisée ou contenue dans les substituts nicotiniques, uniquement rencontrée lors d’une consommation par voie fumée, entraînant une combustion. La balle est désormais dans le camp de nos dirigeants.


Malgré des recommandations sensées visant à lutter contre la désinformation de la population française vis-à-vis de la cigarette électronique, ainsi que de la nicotine et des arômes qu’elle contient, l’Institut national du cancer et Santé publique France retiennent surtout un élément : les plus jeunes sont 3,5 fois plus nombreux que leurs aînés à essayer la cigarette électronique.

Et si le communiqué de presse paru pour partager le Baromètre cancer 2021 précise que ce rapport manque d’éléments pour déterminer d’un potentiel risque d’entrer dans le tabagisme par la voie de la cigarette électronique, il évoque toutefois que l’attractivité de nos chères vapoteuses peut freiner la dénormalisation du tabac auprès des jeunes. La relève française est donc encore une fois au cœur des préoccupations des autorités de santé du pays, plus que les fumeurs.

La raison ? Une crainte que la prévalence tabagique, en baisse chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans entre 2020 et 2021 (de 35,8 % à 28,7 %) ne remonte à cause de la cigarette électronique. Ne vaudrait-il pas mieux pourtant s’inquiéter du contexte général d’augmentation de la consommation de tabac des adultes âgés de 18 à 75 ans, chiffré par Santé publique France, passé de 30,4 % en 2019 à 31,9 % en 2021 et projeter une dénormalisation totale du tabac, pas seulement auprès des plus jeunes français ?

Apparemment pas pour l’INCa et Santé publique France, qui conclue par dévoiler l’un des piliers de la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 : mobiliser l’ensemble des leviers pour diminuer la place du tabac dans l’espace public avec des efforts particuliers portés sur les jeunes générations, dès le collège. Reste à savoir désormais quelles mesures seront envisagées pour atteindre cet objectif. Nous vous tiendrons informés.

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